Coupe choux pour débutant

Technique et conseils

Rédigé avec le barbier Simon

Si vous vous rendez dans un salon de barbier, il est fort probable que l’on vous rase avec une shavette – c’est-à-dire un coupe choux équipé de lames de rasoir doubles, interchangeables et très affûtées. Mais peut-être souhaitez-vous franchir le pas et essayer un coupe choux traditionnel, où il ne s’agit pas seulement d’obtenir un rasage classique efficace, mais surtout de s’immerger dans un rituel historique et un véritable savoir-faire ? Nous vous présentons ici le coupe choux pour débutant : ce qu’il faut savoir en matière d’entretien, de conseils et de technique de rasage classique.

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Il est important de garder à l’esprit qu’un coupe choux à lame pleine (appelé « cut-throat » ou « straight razor ») n’est pas une simple « montée en gamme » par rapport à une shavette – la sensation est radicalement différente, la lame étant forgée à la main en acier carbone, ce qui la distingue nettement d’une lame de rasoir interchangeable en acier inoxydable. L’affûtage est totalement différent, tout comme l’expérience, ce qui peut dérouter l’utilisateur habitué à la shavette.

On choisit une shavette pour sa précision extrême et son efficacité rapide – un coupe choux pour l’amour des rituels ancestraux qui entourent cet outil historique, exigeant du temps, de l’attention et de la passion.C’est pourquoi il est essentiel de bien réfléchir au choix de votre lame – il s’agit de goût, mais aussi de budget et de la forme de la lame. Cet outil d’exception est destiné à vous accompagner toute une vie.

EN SAVOIR PLUS SUR LE CHOIX D’UN COUPE CHOUX

 

préparation : affilage au strop

Avant chaque rasage classique, il convient de passer la lame sur un strop en cuir afin de réaligner le fil (pensez au boucher ou au chef qui passe son couteau sur un fusil pour obtenir un tranchant optimal). Les strops existent en plusieurs variantes, mais le cuir provient souvent de vache, de buffle ou de veau. À vous de choisir entre un strop simple ou un modèle double face avec une toile sur un côté. Dans ce dernier cas, commencez par le côté rugueux (toile), puis terminez par le côté cuir. Si vous avez un strop simple, utilisez la face lisse, c’est-à-dire le cuir.

La première fois que vous utilisez le strop, puis de temps à autre, appliquez un peu de graisse à cuir/pâte à strop, que vous étalez à la main ou avec un chiffon. Cela évite que le strop ne sèche et ne craque, tout en améliorant la glisse lors de l’affilage. Surveillez la présence d’entailles ou de rayures dans le cuir – si elles ne partent pas, il vaut mieux investir dans un nouveau strop, car les fissures risquent d’endommager la lame !

Il existe des strops étroits et larges, et les modèles XL plus larges sont particulièrement appréciés des débutants car ils couvrent toute la largeur de la lame sans raccord. Le résultat est ainsi plus homogène et la technique plus simple. Les strops plus étroits sont en revanche souvent moins chers.

Une extrémité du strop comporte généralement un anneau à fixer à une poignée de porte ou un crochet, tandis que vous tendez le strop avec la poignée de l’autre côté. Tenez le coupe choux entre le pouce et l’index, tout en maintenant le strop tendu de l’autre main. Posez la lame à plat, le fil tourné vers vous, puis faites-la glisser sur le strop en l’éloignant de vous. Retournez ensuite la lame et ramenez-la vers vous, le fil tourné vers l’extérieur. Ne vous précipitez pas au début : concentrez-vous sur la régularité du geste et gardez la main détendue. Veillez à ce que la lame ne s’accroche pas et ne perce pas le cuir. Répétez l’opération 15 à 20 fois de chaque côté, puis essuyez le strop.

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préparation : préparation du visage

L’idéal est une salle de bain chaude et humide, et beaucoup choisissent de prendre une douche chaude avant le rasage classique tout en nettoyant leur visage. Sinon, mouillez votre visage à l’eau chaude après le nettoyage. Ne séchez pas, laissez la peau humide. Vous pouvez aussi humidifier une serviette à l’eau chaude et la poser sur le visage. Appliquez ensuite un soin pré-rasage sous forme d’huile à raser directement sur la peau chaude et humide – ne rincez pas, laissez agir.

L’étape suivante consiste à monter une mousse onctueuse à l’aide d’une crème à raser ou d’un savon à barbe, que vous appliquez avec un blaireau (il est possible de monter la crème avec les doigts, mais le résultat est supérieur avec un blaireau grâce à la friction et au fait que les poils se redressent plus facilement). Mouillez le blaireau à l’eau chaude, faites mousser la crème ou le savon, puis appliquez en mouvements circulaires. Laissez la mousse à raser agir quelques instants avant de commencer le rasage classique.

EN SAVOIR PLUS SUR LA PRÉPARATION DE LA PEAU AVANT LE RASAGE CLASSIQUE

procédure de rasage classique

#1. Tendez la peau avec l’autre main tout en tenant le coupe choux fermement, sans raidir le poignet.

#2. Inclinez la lame à environ 30-35 degrés. Commencez par raser toutes les zones dans le sens du poil. Débutez par les joues – c’est la plus grande surface et donc la plus facile à raser, les poils y étant moins coriaces.

#3. Poursuivez avec le menton, la zone la plus difficile à maîtriser du visage. Tendez la peau de chaque côté de la mâchoire avec le majeur et le pouce. Observez le sens de pousse des poils. La zone autour du menton et sous la bouche est délicate car difficile d’accès, et sous la lèvre inférieure, il est parfois compliqué de raser dans le sens du poil ; beaucoup préfèrent ici raser à rebrousse-poil, de bas en haut. Pour la zone au-dessus de la lèvre supérieure, il est souvent difficile d’obtenir un rasage parfait, alors n’appuyez pas trop fort.

NB ! Évitez de repasser plusieurs fois au même endroit dans la même direction – cela peut provoquer irritation et rougeurs. Procédez par petits gestes d’environ un centimètre. Appliquez de la mousse à raser supplémentaire au besoin pendant le rasage classique.

#4. Appliquez de la mousse à raser sur le cou si elle a séché. Ici, la peau est la plus fine, donc le risque d’irritation ou de coupure est plus élevé. Le cou est aussi la zone la plus complexe en raison du sens de pousse des poils (cela reste bien sûr individuel).

#5. Répétez toutes les étapes sur le visage et le cou avec une nouvelle mousse à raser, cette fois à rebrousse-poil. C’est à cette étape que le rasage classique est le plus efficace. Les peaux très sensibles peuvent toutefois devoir sauter cette étape et ne raser que dans le sens du poil.
N’oubliez pas de terminer en rinçant le visage à l’eau froide ou tiède (vous verrez alors si vous avez oublié un poil), puis appliquez un baume ou un gel après rasage pour hydrater et apaiser la peau.

EN SAVOIR PLUS SUR LA TECHNIQUE DE RASAGE CLASSIQUE

NB ! L’acier carbone n’est pas inoxydable, il est donc essentiel de bien sécher la lame après usage – mousse à raser, humidité et poils – et de terminer en appliquant un peu d’huile sur la lame.

Une fois par an, il est également conseillé d’affûter votre coupe choux – cela requiert cependant des années de pratique avec une pierre à aiguiser, et il est recommandé de confier votre lame à un professionnel, à moins d’être absolument certain de votre technique. Attention, il doit s’agir d’un spécialiste du coupe choux – il n’est pas conseillé de confier votre lame au rémouleur du quartier. Si vous souhaitez apprendre à affûter, commencez par acheter quelques lames d’occasion à bas prix pour vous exercer, plutôt que de risquer d’abîmer votre précieux coupe choux haut de gamme.

Pour plus de conseils, n’oubliez pas de consulter notre guide de la barbe et du rasage classique, qui aborde tous les aspects de l’art du rasage classique, et bien plus encore !

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