le slant

Le rasoir de sécurité avec une touche d’originalité

Rédigé avec le barbier Simon

La popularité croissante du rasoir de sécurité a ravivé l’intérêt pour le rasage classique et ses nombreux accessoires. Pour beaucoup, le modèle standard classique suffit amplement, mais saviez-vous qu’il existe une multitude de constructions intéressantes et plus rares à explorer ? Ici, nous allons plonger dans une variante moins connue mais incroyablement utile : le slant.

Si vous avez déjà entendu parler du rasoir de sécurité – safety razor – vous savez qu’il s’agit d’un outil de rasage qui diffère considérablement du rasoir moderne à plusieurs lames, tant en efficacité qu’en coût. Les lames doubles tranchantes offrent un rasage classique d’une grande précision, plus profond, et grâce à une friction réduite et une pression minimale, la peau est moins irritée et agressée. De plus, les lames de rasoir sont bien moins onéreuses, ce qui en fait un choix avantageux. Et il faut bien l’avouer, c’est aussi un objet au charme indéniable, dont le design est resté presque inchangé depuis son apparition au début du XXe siècle.

Le rasoir de sécurité a été conçu pour permettre à chacun de se raser plus facilement et en toute sécurité, sans avoir recours au coupe choux – et donc sans dépendre du barbier. L’idée d’intégrer une lame de rasoir dans une tête protectrice remonte déjà aux années 1880. Lorsque la Première Guerre mondiale éclata, le besoin d’un outil pratique et facile à transporter, dont la lame n’exigeait ni strop ni affûtage, s’est imposé pour les soldats. Au début du XXe siècle, King Camp Gillette déposa le brevet d’un rasoir enveloppant une lame jetable à double tranchant, qui devint le modèle standard des soldats – et donna naissance à de nombreuses variantes.

origine du slant 

Les premiers rasoirs de sécurité étaient dotés d’un peigne ouvert qui exposait davantage la lame, mais la version à peigne fermé s’est rapidement imposée comme la norme. Beaucoup se souviennent sans doute du modèle classique papillon des années 50 – une construction dont la tête s’ouvrait par deux volets en tournant un bouton sur le manche. Ce fut le modèle le plus répandu après-guerre, mais il existait bien d’autres variantes (le peigne ouvert existe toujours et connaît même un renouveau) – l’une des plus fascinantes étant le slant. 

Le slant – aussi appelé « rasoir twist » en raison de sa tête singulièrement vrillée – a été lancé dans sa version définitive par l’Anglais Thomas Wild en 1917. On débat encore pour savoir si Wild ou la maison allemande Merkur fut la première à déposer le brevet. On raconte que l’idée derrière cette construction atypique était de reproduire l’angle oblique utilisé par les barbiers dans une technique spécifique au coupe choux.

principe et technique

La comparaison technique la plus courante est celle de la guillotine du XVIIIe siècle – une image peu engageante pour le novice du rasoir de sécurité, mais qui a ses mérites techniques. La lame diagonale de la guillotine rendait le processus bien plus efficace, et si l’on compare l’effet d’un slant à celui d’un rasoir de sécurité classique, on constate que la coupe est nettement plus nette et plus proche de la peau. Au lieu d’une coupe verticale, qui offre plus de résistance, la tête vrillée du slant et l’angle oblique de la lame « tranchent » le poil, sans friction, pour un rasage lisse et souple. Comme la lame s’approche davantage de la peau, plusieurs jours de barbe drue sont éliminés sans effort. C’est aussi une solution idéale pour les peaux sensibles, car la tête du rasoir n’a pas besoin d’être pressée contre la peau plus que nécessaire.

Le slant est-il adapté au débutant qui n’a jamais utilisé de rasoir de sécurité ? En général, la réponse est non, car l’angle de la lame augmente le risque de coupure par rapport à un modèle standard si l’on ne maîtrise pas la technique. Mais cette vérité mérite nuance : avec une main très légère et précautionneuse, et peut-être une lame Derby ou une Timor Solingen pour commencer, le slant peut offrir un rasage exceptionnel même au novice qui sait d’emblée qu’il a la peau très sensible et une barbe particulièrement coriace.

quelles lames choisir ?

Le choix de la lame de rasoir double est souvent une question d’expérimentation, mais la règle de base est que tous les rasoirs spéciaux doivent être utilisés avec les lames les plus affûtées que la peau et le poil supportent, car l’objectif est d’éviter au maximum la pression et la friction. Nous recommandons les japonaises Feather – les plus tranchantes de notre gamme – mais pour ceux qui ne sont pas sûrs de leur technique ou n’ont pas une barbe de fer, Derby Extra ou Derby Premium, ou encore Timor Solingen, peuvent aussi convenir.

CHOISISSEZ LA BONNE LAME DE RASOIR DOUBLE

merkur slant 37c et 39c

Les premiers slants étaient, comme les autres modèles, à peigne ouvert, mais aujourd’hui la version fermée est la plus courante, comme sur le Merkur 37C, la version standard à manche court qui fut longtemps la seule produite et disponible. Le marché s’est ouvert à d’autres marques, mais le slant reste un rasoir spécial, peu fabriqué, et les Merkur 37C et la version longue 39C demeurent des classiques. Les slants Merkur sont dits « two-pieces », c’est-à-dire qu’il n’est pas nécessaire de démonter toute la tête pour insérer la lame : il suffit de dévisser la base du manche, la tête se soulève et s’enlève – la plaque inférieure reste fixe.

Manche long ou court ? C’est avant tout une question de préférence. Certains choisissent de commencer avec le 37C court, plus léger, idéal pour les débutants ou ceux qui ne recherchent pas une grande agressivité de coupe. Pour ceux qui veulent plus de poids et ont une barbe très dense, le 39C est souvent une excellente solution – notamment pour les grandes mains ou si un manche court manque de stabilité.

Spécifications 37C :
Poids : 77 g
Longueur : 83 mm
Largeur : 41 mm
Diamètre du manche : 14 mm

Spécifications 39C :
Poids : 111 g
Longueur : 99 mm
Largeur : 41 mm
Diamètre du manche : 14 mm

Pourquoi recommandons-nous l’utilisation d’un slant ?

1. Parfait pour les peaux sensibles : la tête vrillée et l’angle de la lame offrent stabilité pendant le rasage, avec un minimum de friction et d’usure pour la peau.

2. Idéal pour les barbes très épaisses : le slant coupe les poils bien plus près de la peau qu’un modèle standard. En résumé, c’est le modèle à privilégier si un rasoir de sécurité classique ne suffit pas, ou si vous avez la combinaison difficile barbe épaisse-peau sensible.