coupe choux en acier damassé – meilleur ou simplement plus élégant ?
Gents met l’accent
Le connaisseur de coupe choux classiques – ces fameux straight razors ou throat cuts – a sans doute déjà croisé le terme « lame damassée ».
Les couteaux fabriqués selon cette technique sont généralement onéreux et exclusifs, mais pourquoi et qu’est-ce que l’« acier damassé » au juste ?
la technique du damas
Autrefois, le terme acier damassé désignait un acier particulier appelé « wootz », mais lorsqu’un coupe choux est aujourd’hui présenté comme doté d’une « lame damassée », cela signifie qu’il est forgé selon une technique spécifique, utilisant plusieurs types de fer et d’acier au carbone, appelée damasquinage ou « forge à motif ». L’acier damassé tire son nom de la ville de Damas et est principalement associé au Moyen-Orient, mais cette pratique remonte à l’époque viking et aux traditions japonaises ancestrales.
La technique du damas pour une lame damassée consiste à combiner le fer et différents aciers au carbone, repliés en d’innombrables couches fines lorsque la température de forge est atteinte, afin de créer une marbrure caractéristique sur la lame. Ce mélange confère également des propriétés uniques qui distinguent la lame damassée d’une lame classique en acier au carbone. Le damasquinage est une technique extrêmement complexe, nécessitant la main d’un maître forgeron et un véritable savoir-faire artisanal – un procédé impossible à reproduire industriellement. Il n’est donc pas surprenant que ces couteaux atteignent des prix élevés, d’autant que cette technique fut longtemps considérée comme un « art perdu ».
les avantages
La seule véritable contrainte reste le prix, mais un coupe choux doté d’une lame damassée est, en somme, le Rolls Royce du straight razor – autrement dit, le summum du luxe. Historiquement, et à l’époque où les Japonais maniaient leurs sabres katana, le damasquinage garantissait une lame résistante, qui ne se fissurait ni ne se brisait au combat. L’idée de base était de combiner différentes qualités d’acier au carbone avec du fer ductile, repliés ensemble en plusieurs couches. On obtenait ainsi une lame à la fois robuste et souple, pouvant être aiguisée à une netteté optimale grâce à la qualité de l’acier.
Ce sont là des qualités dont, espérons-le, nous n’avons plus besoin aujourd’hui – le damas n’a pas d’incidence réelle sur le rasage quotidien. Ce qui séduit avant tout l’amateur moderne, c’est la beauté esthétique et l’authenticité artisanale du coupe choux damassé. L’esthétique réside dans le motif décoratif obtenu par l’apparition des différentes couches lors de la gravure à l’acide. L’alliance d’une lame richement ornée et du savoir que l’on tient entre ses mains le fruit d’un véritable travail d’orfèvre (exigeant une grande maîtrise) est ce qui fait tout le charme de ces pièces d’exception. Et pour ceux qui recherchent le nec plus ultra de l’artisanat lorsqu’ils choisissent d’investir dans un coupe choux authentique, ce sont bien les modèles damassés qui s’imposent.
